Il est clair que le phosphate est un atout en or pour notre économie trébuchante. Saboter la production ou le transport de ce produit qui, malgré plus de 10 ans de perturbation en flux de production, conserve sa notoriété sur le marché international, est un acte honni et passible de poursuites judiciaires. Personne ne peut dire le contraire, cela relève même de la sûreté de l’Etat et aucune loi dans le monde libéral même ne peut justifier des actes de blocage des mines ou de tout autre richesse nationale. Le phosphate tunisien a été l’otage d’une grande et douloureuse corruption et d’actes de vandalisme qui ont coûté un énorme manque à gagner à la nation. Une telle situation ne peut perdurer, et déjà les flux d’exploitation et d’exportation ont repris depuis quelques mois, sans pour autant atteindre leur vitesse de croisière.
Suffit-il de considérer cette question du sit-in « illégal » dans les sites de phosphate uniquement d’un point de vue légal et sécuritaire ? Ce serait très sévère et inefficient. Certes ces sit-inneurs bloquent les sites de phosphate à tort, mais en même temps, il faut comprendre le message de ceux qui réclament le droit à la vie, à la dignité et à l’emploi. Le politique impose par la force la loi à ce sujet, mais en même temps, il doit proposer des solutions à ces citoyens méprisés depuis plus de 60 ans. Ils vivent sur un gisement en or qui s’appelle le phosphate, mais ils n’en bénéficient guère. Même pas le strict minimum. Ce sont des régions marginalisées, oubliées par les différents régimes politiques, qui voient d’autres régions et d’autres Tunisiens vivre dans des conditions meilleures, alors qu’eux, s’enlisent dans la misère, dans le rejet, comme s’ils n’étaient pas tunisiens. Ce sentiment de frustration générationnel et chronique nourrit l’exaspération, le ras-le-bol et pousse, à tort toujours, à enfreindre des textes qui ne représentent rien pour des gens affamés, exclus, et, le plus grave, ignorés par leur pays. Il faut se rendre dans les régions intérieures pour voir à quel point il est dur et pénible d’y vivre. Pas d’activité économique régulière, pas d’intégration, pas d’infrastructure sanitaire et éducative, et rien que des promesses vaines et un mépris institutionnel. Ce phosphate qui se trouve dans leur région n’est plus à leurs yeux un trésor, il est plutôt une malédiction. Pour résoudre ce problème de sit-in anarchique et inacceptable dans les sites de phosphate, essayons de comprendre et de sentir ce qu’endurent ces Tunisiens. La solution ne peut pas être que sécuritaire. Nous en sommes persuadés.
Dr. E. Moudoud
15 juin 2023 à 20:52
BRAVO SI RAFIK. ON NE RÈGLERA RIEN SANS SE PENCHER SUR LES VÉRITABLES PROBLÈMES DE LA ‘MARGINALISATION’ DE NOS RÉGIONS DE L’INTÉRIEUR ET DU SUD DEPUIS…1881…AGGRAVÉE APRÉS…DEPUIS 1956…MALGRÉ TOUS LES EFFORTS DES ANNÉES 60 JUSQU’À 1972…C’EST UN CONSTAT QUE J’AI PRÉSENTÉ AU PEUPLE TUNISIEN PAR MES RECHERCHES ET ÉCRITS DEPUIS 1980-1985…! ET NOUS SOMMES EN…2023! DONC, JE N’AI PLUS RIEN À DIRE SUR ‘L’IMPOSSIBLE RÉGIONALIZATION JACOBINE’… LES SOLUTIONS SONT CLAIRES…IL FAUT ARRÊTER LES ‘MENSONGES’ DES TECHNOS DE TUNIS ET DE SFAX…SEULE UNE ‘VOLONTÉ POLITIQUE’ DE RÉCONCILIATION NATIONALE COMME CELLE DE KS ET DU 25 JUILLET EST CAPABLE ‘D’ENGAGER’ UNE VÉRITABLE POLITIQUE DE ‘DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL’, AVANT QU’IL SOIT TROP TARD. D’AILLEURS, JE TIENS À ‘SALUER’ LE COURAGE QUE NOTRE KS A ‘MONTRÉ’ AU COURS DE SA VISITE HIER À GAFSA. DIEU MERCI LES ‘GARDES DU CORPS’ ÉTAIENT MANIFESTEMENT ÉTAIENT TRÉS ‘VIGILANTS’, CAR ON A BIEN VU ‘L’INTENSITÉ’ DES ‘ÉCHANGES’ ET LA COLÈRE DES CITOYENS. MAIS COMME VOUS DITES SI BIEN: « METTONS-NOUS À LEUR PLACE’. VIVE LA TUNISIE. VIVE LA RÉPUBLIQUE. VIVE KAIS SAIED. BOURGUIBA NE MOURRA JAMAIS…JAMAIS.